Fêtes catholique du mois de février

 

1 février - Ste Brigitte de Kildare:

En breton, on la nomme Brec'hed ou Berhet. D'origine irlandaise, elle fut convertie par saint Patrick. Elle refusa tous les prétendants qu'attirait sa grande beauté. Elle se retira à quelques kilomètres de Dublin, formant, avec plusieurs de ses compagnes, l'une des premières communautés religieuses féminines en Irlande. Femme d'une très grande générosité et d'une énergie exceptionnelle, elle est considérée comme l'une des saintes patronnes de l'Irlande. Son culte s'est étendu dans le Finistère breton et dans les Côtes d'Armor où deux localités portent son nom : Loperhet (Loc-Berhet) et Confort-Berhet. De nombreuses chapelles lui sont dédiées à Locmariaquer, Noyalo, Merdrignac, etc.


2 février - Fête de la présentation du Seigneur:

Célébrée dès le 4ème siècle à Jérusalem, cette fête eut d'abord pour objet la rencontre du Seigneur Jésus avec le vieillard Syméon. En proclamant que cet enfant était la lumière du monde et serait un signe de contradiction, le vieillard achevait de manifester que Jésus était le Messie, Sauveur du monde. Au 7ème siècle, cette fête commence à être célébrée à Rome et s'accompagne d'une procession de pénitence qui, commencée à l'aurore, se faisait à la lumière des cierges, pour témoigner que dans la nuit du monde, Jésus était cette lumière tant attendue. La bénédiction des cierges ne date que du 10ème siècle. En Gaule, la fête devint mariale, reprenant la Purification exigée des jeunes mères juives qui se faisait quarante jours après la naissance, d'où la date de la fête qui se rattache encore au mystère de Noël.


3 février - Saint Anschaire:

Il quitta la Picardie et son abbaye bénédictine de Corbie, qui en ce temps était un centre très vivant de sciences et de sainteté. Il fonda tout d'abord une abbaye en Saxe, à Corwey (Corbie), puis il évangélisa les « hommes du Nord » – les « Normands » -, d'abord au Danemark, puis en Suède, avec les armées franques du roi Clotaire. Au nord-ouest de Stockholm, dans l'île de Björke, et dans la région du Russland, il fonda un monastère d'où il évangélisa les Varègues, ces Normands de l'Est qui descendaient le Dniepr jusqu'à la mer Noire et qui furent les « Rus », les premiers chrétiens de Kiev, un siècle avant la conversion du prince Vladimir. Il revint au nord de la Germanie et se vit confier l'évêché de Brême, où se termina son pèlerinage terrestre. Il est également vénéré dans les Eglises d'Orient et le synaxaire orthodoxe dit de lui : « Il n'entreprenait rien sans avoir consulté Dieu. »


4 février - Ste Véronique ou Bérénice:

La dévotion du « Chemin de croix » évoque le souvenir de cette femme qui aurait bravé la foule hostile pour essuyer le visage du Christ pendant sa Passion, recueillant ainsi sur son linge la Sainte Face. Plusieurs légendes sont à l'origine de ce récit. Le nom de Véronique qui, en grec, « vera icona », veut dire : l'icône authentique. Le linge que, dit-on, le Christ aurait envoyé au roi d'Edesse, Abgar, avec son image. A quoi la piété occidentale ajoute un élément de la quête du Graal, ou même, en faisant de Véronique l'épouse de Zachée qui tous deux vinrent jusqu'à Soulac et Amadour. Laissons notre piété se tourner seulement vers ces femmes qui pleuraient durant la Passion du Seigneur, et à qui Jésus a dit qu'elles feraient mieux de pleurer sur elles et Jérusalem.


5 février - St Philippe de Jésus:

Il naquit à Mexico de parents espagnols et se fit franciscain à Puebla. Il n'avait pas, disait-il, cette vocation. Il quitta l'Ordre en 1589 et partit faire commerce aux Philippines. Mûri par l'existence, il revint à sa première vocation et rejoignit les frères mineurs à Manille. Envoyé au Mexique, il fit naufrage pendant la traversée et échoua au Japon. Là il fut arrêté et crucifié à Nagasaki. Il fut canonisé en 1862.


5 février - Sainte-Agathe:

Connue par une Passion du ve siècle, son histoire a été reprise par Jacques de Voragine dans La Légende dorée. 

Née au iiie siècle à Catane en Sicile, dans une famille noble, Agathe était d'une très grande beauté et honorait Dieu avec ferveur et lui avait ainsi consacré sa virginité. Quintien, proconsul de Sicile mais homme de basse extraction, souhaitait par-dessus tout l'épouser, pensant qu'il pourrait ainsi gagner en respect mais aussi jouir de la beauté et de la fortune d'une telle épouse. 

Agathe ayant refusé ses avances, Quintien l'envoya dans un lupanar tenu par une certaine Aphrodisie qu'il chargea de lui faire accepter ce mariage et de renoncer à son Dieu. La tenancière ayant échoué, Quintien fit jeter Agathe en prison et la fit torturer. Parmi les tortures qu'elle endura, on lui arracha les seins à l'aide de tenailles mais l'apôtre Pierre lui apparut en prison et la guérit de ses blessures. D'autres tortures finirent par lui faire perdre la vie et son décès fut accompagné d'un tremblement de terre qui ébranla toute la ville. 

Un an après sa mort, l'Etna entra en éruption, déversant un flot de lave en direction de Catane. Selon la légende, les habitants s'emparèrent du voile qui recouvrait la sépulture d'Agathe et le placèrent devant le feu qui s'arrêta aussitôt, épargnant ainsi la ville. 

Depuis, on invoque son nom pour se protéger des tremblements de terre, des éruptions volcaniques ou des incendies. 


6 février - Saint Paul Miki:

et ses compagnons, martyrs au Japon. Sur les traces de saint François-Xavier, les pères jésuites et les frères franciscains avaient profondément enraciné le christianisme dans le sol japonais. Ecoles, paroisses, hospices et léproseries témoignaient de la vigueur de cette jeune Eglise. Mais, à cette date, le Japon est en proie à des bouleversements politiques importants. Le shogun Taïcosama cherche à unifier le pays en limitant l'influence des daïmios locaux. Il veut aussi limiter l'influence des étrangers au Japon. Or le christianisme est une importation étrangère : le shogun s'en prend donc aux chrétiens. En 1587, les missionnaires sont expulsés, le christianisme interdit. Celui-ci s'enfouit et devient clandestin. Dix ans plus tard, la persécution reprend de plus belle. En février 1597, vingt-six chrétiens sont arrêtés : des jésuites, des franciscains, des laïcs tertiaires de saint François, des enfants de choeur… Parmi eux, Paul Miki, premier jésuite japonais et prédicateur passionné. On les promène de ville en ville, pour l'exemple, pour dissuader ceux qui seraient tentés d'embrasser la religion interdite. Torturés, les martyrs continuent à prêcher et à chanter pendant leur supplice, avant de finir crucifiés sur une colline proche de Nagasaki, face à l'Occident, comme pour narguer cet horizon d'où venait le christianisme.


7 février - Bse Eugénie Smet:

en religion Marie de la Providence. Née à Lille où elle avait voulu fonder un institut religieux destiné à se dévouer en priorité aux âmes du purgatoire, elle répondit à des sollicitations qui venaient de Paris. Son institut connut des débuts difficiles, jusqu'au jour où elle reçut l'autorisation de Rome. Elle orienta ses religieuses vers toutes les tâches qui pouvaient répondre aux besoins multiples des plus défavorisés.


8 février - Saint Jérôme Emilien:

Ce militaire vénitien, aventureux et bon vivant, aux dépenses faciles, mena une jeunesse batailleuse et dévergondée. Il fut fait prisonnier par les armées de l'empereur germanique et comme il eut le temps de réfléchir et de méditer sur sa vie, il se convertit. Délivré miraculeusement par l'intercession de la Vierge Marie, il décida de consacrer sa vie aux miséreux, aux malades, aux enfants abandonnés et aux prostituées repenties dont il pensait qu'elles pouvaient renouer avec une vie nouvelle. Il fonda une congrégation à Somasca, en Lombardie, et pour cette raison on les appela les « Somasques ». Il vécut intensément sa vocation et mourut de la peste en soignant les pestiférés.


9 février - Saint Miguel Cordero:

qui naquit en Equateur, à Cuenca, en 1854. Lorsque les Frères des Ecoles chrétiennes s'établirent en Amérique du Sud, ils commencèrent par l'Equateur. Après avoir été leur élève, Miguel sollicita d'être admis dans l'Institut. Il fut le premier Sud-américain à y entrer. Il enseigna à Quito pendant quarante ans, composant des manuels scolaires qui sont devenus et sont encore des classiques dans tous les pays de langue espagnole. Chassé de sa patrie par des gouvernants anticléricaux, il séjourna à Paris puis en Belgique et enfin en Espagne. Lorsqu'éclata la révolution espagnole de 1930, ses reliques furent renvoyées en Equateur et reçues en triomphe. Un imposant monument les accueillit près de Quito.


10 février - Sainte Scholastique:

Soeur jumelle de saint Benoît, elle se consacra comme lui au Seigneur et vint habiter non loin de son frère dans un monastère au pied du Mont Cassin. Elle le rencontre une fois par an, dans une petite maison située à mi-chemin. C'est là que, trois jours avant sa mort, alors qu'elle désire passer la nuit en entretiens spirituels avec son frère, saint Benoît le lui refuse. Mais elle obtient du ciel un orage si violent qu'il empêche saint Benoît de partir. Les moniales bénédictines l'honorent comme leur mère spirituelle.


11 février - Notre-Dame de Lourdes:

La Vierge Marie est apparue 18 fois à Bernadette Soubirous, entre le 11 février et le 16 juillet 1858, à la grotte de Massabielle, près de Lourdes. Elle demande à Bernadette de devenir sa messagère et de travailler, à sa manière, à la conversion des pécheurs. Elle lui demande d'établir un lieu de prière et de pèlerinage. Elle lui confirme le dogme proclamé trois ans plus tôt par le Pape Pie IX : « Je suis l'Immaculée Conception. » Bernadette sera une humble servante qui s'efface quand l'Eglise accepte le message de la Vierge Marie. Aujourd'hui cinq millions de visiteurs, de pèlerins et de malades viennent chaque année, du monde entier, prier Notre-Dame de Lourdes, afin d'obtenir la grâce de la conversion et le soulagement de leurs épreuves.


12 février - Sainte Eulalie:

Une fillette de douze ans, la plus populaire des martyres espagnoles, qui avait peine des souffrances qu'elle voyait infliger aux chrétiens. Elle n'hésita pas à le dire en face du gouverneur qui la fit arrêter et, sur le champ, mettre sur un bûcher et brûler vive. La nouvelle de ce crime se répandit très vite en Occident. La légende embellit son histoire tellement elle était touchante. Au 5ème siècle, on la retrouve dans presque tous les sermonnaires et le plus ancien poème en langue d'oïl, la « cantilène de sainte Eulalie », disait d'elle : « Bel auret corps, bellezour anima, Voldrent la veintre li Deo inimi… » (Elle avait un beau corps, mais une âme plus belle encore. Ils voulurent la vaincre, les ennemis de Dieu, [mais point n'y parvinrent]).


13 février - Bx Jourdain de Saxe:

L'un des tout premiers dominicains. C'est au cours de ses études à Paris qu'il rencontra, en 1219, saint Dominique. Il lui succéda d'ailleurs comme maître général de l'Ordre qu'il gouverna avec sagesse et prudence en ces temps où son expansion était rapide et considérable. Il sut garder l'esprit de son bienheureux Père. Il prêcha plusieurs carêmes à Paris et à Bologne, recrutant ainsi un grand nombre de disciples. C'est en revenant d'un pèlerinage en Terre Sainte qu'il périt, noyé, au large de Saint Jean d'Acre.


14 février - Sts Cyrille et Méthode:

C'étaient de purs enfants de Byzance, la capitale de l'Orient chrétien. Nés à Thessalonique, Méthode et son petit frère surdoué, Constantin (qui recevra sur son lit de mort l'habit monastique sous le nom de Cyrille), sont envoyés en mission par le patriarche de Constantinople, tout d'abord chez les Khazars, peuple venu de l'Asie lointaine qui a adhéré au judaïsme. Puis ils sont envoyés en Moravie où les Allemands s'installaient en maîtres. Pour évangéliser les peuples slaves, Cyrille crée un alphabet adapté à leur langue. Les Eglises qui utilisent le slavon se remplissent et les autres se vident. Ce n'est pas l'actuel alphabet cyrillique qu'un autre religieux bulgare adaptera en se mettant sous le patronyme du célèbre moine. Cyrille traduit les textes bibliques et liturgiques. Mais ils sont très vite attaqués par des clercs germaniques qui leur reprochent de brader les textes sacrés et d'y mettre des germes d'hérésies en utilisant une langue vulgaire. Le pape Hadrien II les soutient. C'est d'ailleurs à Rome que meurt Cyrille en 869. Son corps fut rapatrié à Salonique en 1976, en signe de la volonté de communion entre l'Eglise latine et les Eglises orientales. Méthode va reprendre le flambeau. Moins brillant que Cyrille, mais d'une persévérance à toute épreuve, il enracine et fait fructifier, au milieu des tribulations, l'oeuvre évangélisatrice de son frère. Dénoncé comme hérétique par ses adversaires, il sera mis en prison pendant deux ans par les Allemands. Lui aussi aura la confiance des papes qui l'ont nommé évêque de Moravie et Pannonie. Témoins de l'Eglise indivise dans la pluralité des rites et des langues, fidèles au pape comme au patriarche de Constantinople dont ils étaient les fils, Cyrille et Méthode ont été nommés co-patrons de l'Europe, avec saint Benoît, par le pape Jean-Paul II.


15 février - St Claude de la Colombière:

Né près de Lyon dans une famille bourgeoise, Claude entre à 17 ans dans la Compagnie de Jésus, les Jésuites. Dès sa profession solennelle en 1674, il est affecté au petit collège de Paray-le-Monial où il devient le confesseur du couvent de la Visitation. Il a 34 ans. La supérieure des Visitandines avait alors fort à faire avec une timide religieuse, Marguerite-Marie, qui croyait avoir reçu les confidences du Coeur de Jésus. Elle la confie au père de la Colombière. Le prêtre et la moniale se comprennent tout de suite : « Je t'enverrai mon fidèle serviteur et parfait ami », avait dit Jésus à Marguerite-Marie. C'est ainsi que le jeune jésuite devient l'instrument par lequel le Christ va diffuser dans l'Eglise le culte de son Coeur transpercé, révélé à sainte Marguerite-Marie. Nommé en 1675 prédicateur de la duchesse d'York, il passe deux ans en Angleterre d'où il est banni à cause de calomnies. Accablé par la tuberculose, il retourne à Paray-le-Monial. Marguerite-Marie l'a prévenu : « Notre-Seigneur m'a dit qu'il voulait le sacrifice de votre vie en ce pays. » C'est là qu'il meurt à 41 ans. Ses écrits expriment une belle harmonie entre la spiritualité de saint Ignace de Loyola et celle de saint François de Sales.


16 février - Bx Grégoire X:

Etudiant à Paris, chanoine de Lyon et de Liège, il fut invité par saint Louis à l'accompagner à la croisade que le roi de France venait de décider. Mais la mort du roi à Tunis le fait changer de destination et il rejoint, en Terre Sainte, le fils du roi d'Angleterre qui lui aussi poursuit une croisade. C'est à Acre qu'il apprendra son élection comme pape. Tout son pontificat sera marqué par ces deux thèmes : retrouver l'union avec les Grecs et délivrer la Terre Sainte. Il convoque pour cela un concile à Lyon, en 1274, aidé par saint Thomas d'Aquin et saint Bonaventure. Sans être une réussite, ce concile permettra des échanges de confiance vite évanouis. Car il meurt alors qu'il est sur le chemin du retour vers Rome.


17 février - Bx Alexis de Falconieri:

Confesseur. L'un des sept marchands florentins qui se libérèrent des servitudes de leur négoce pour vivre au service de l'Eglise, à l'image de la Mère de Dieu, dans la prière et dans l'Activité qui se déploie pour la diffusion de l'Evangile.apostolat. Ils étaient grands amis, ils avaient tous de trente à trente-cinq ans quand ils se retirèrent, silencieux, se construisant des huttes de bois dans la forêt, s'adonnant à la prière et au travail de leurs mains. A tour de rôle, ils prenaient la besace et se faisaient mendiants pour s'assimiler à la classe la plus pauvre et récolter beaucoup d'humiliations de la part de ceux qui se souvenaient de leurs richesses anciennes. Ils n'avaient jamais songé à fonder un ordre de religieux, mais Rome le leur imposa et ce fut leur dévotion à la Sainte Mère de Dieu qui leur fit donner le nom de « servites » ou « serviteurs de Marie. » 


18 février - Sainte Bernadette:

Vierge. Elle est née à Lourdes le 4 janvier 1844, dans une famille de meuniers que l'arrivée des moulins à vapeur a jetée dans la pauvreté. Ayant survécu à l'épidémie de choléra, elle demeure de santé très précaire mais elle avait un heureux caractère ; elle était simple et droite. Pour apprendre à lire et à écrire, elle est accueillie, en janvier 1858, dans la classe des petites filles pauvres de l'Hospice de Lourdes dirigé par les Sœurs de la Charité de Nevers. Entre le 11 février et le 16 juillet 1858, elle est favorisée de 18 apparitions de la Vierge Marie qui lui révèlera son nom en patois bigourdan : » Je suis l'Immaculée Conception « . Désirant réaliser sa vie religieuse, elle choisit la Congrégation des Sœurs de la Charité de Nevers qu'elle connaissait déjà. Elle arrive à Nevers, à la Maison Mère de la Congrégation en juillet 1866. Tour à tour aide infirmière, Responsable de l'infirmerie, sacristine, mais souvent malade elle-même, elle vécut treize ans dans une vie humble et cachée, au service des autres. Son courage et sa bonne humeur étaient appréciés de toutes ses Sœurs. Ses traits d'humour étaient coutumiers. Le 16 avril 1879, dans l'infirmerie devenue aujourd'hui un oratoire, elle rend le dernier soupir. 


19 février - Saint Mesrop:

Confesseur. Neveu du catholicos saint Houssik, il fit de brillantes études dans les lettres syriaques et helléniques. Secrétaire du roi, il interrompit sa carrière administrative pour devenir moine et prêtre. Il constata que beaucoup des fidèles chrétiens avaient un christianisme superficiel, ne lisant pas les Saintes Ecritures, la langue arménienne n'étant pas alors une langue écrite. Il perfectionna un alphabet et commença aussitôt la traduction de l'Ecriture Sainte et celle des Pères de l'Eglise de Cappadoce. L'un de ses disciples, Koriun, fit de même pour la langue géorgienne. Il multiplia les voyages apostoliques, ouvrant des écoles et fondant des monastères aux nombreux calligraphes. Il travaillait à préserver l'identité culturelle de son peuple et il est l'un des plus grands docteurs de cette Eglise. L'Eglise apostolique arménienne en fait mémoire le 5 juillet.


20 février - Saint Eucher:

Evêque et confesseur. Depuis sept ans, il vivait heureux à l'abbaye de Jumièges en Normandie, quand ses concitoyens obtinrent de Charles Martel qu'il leur fût donné comme évêque. Il fit mine de ne rien savoir et ne bougea point. Charles Martel lui écrivit qu'il le ferait transporter à Orléans par ses soldats, s'il tardait à se mettre en route. Eucher dut s'incliner et quitta Jumièges les larmes aux yeux. Tout alla bien jusqu'à la bataille de Poitiers (732). Estimant que ses soldats avaient sauvé l'Eglise de l'Islam, Charles décida de s'indemniser en s'emparant des vases d'or servant au culte. Tous les évêques se turent, tant ils avaient peur et seul Eucher protesta. Destitué et exilé à Cologne, cette riche Eglise, déjà trop taxée, le reçut en héros, logé dans un palais et invité à présider les grandes cérémonies liturgiques. Charles Martel se fâcha devant ce centre d'opposition. Il envoya le gouverneur de Liège pour séquestrer saint Eucher. Robert de Liège se laissa convaincre par saint Eucher qui lui demanda de redevenir moine à Saint-Trond comme jadis à Jumièges dont il avait toujours le « vague-à-l'âme ». 


21 février - Saint Pierre Damien:

Confesseur et Docteur de l'Eglise. Il est originaire de Ravenne. Dernier enfant d'une famille pauvre, orphelin très jeune, souvent maltraité, il connut la faim dans son enfance. Tout en gardant les porcs, il étudie et cet écrivain-né est aidé par son frère Damien qui lui donne la possibilité de faire de brillantes études, ce pourquoi il prendra son nom. Très doué, il est d'abord enseignant, rhéteur riche et prestigieux. La rencontre de deux ermites l'amène dans un petit ermitage fondé selon l'idéal de saint Romuald. Il s'y voue à la prière, à l'ascèse, à l'étude des Saintes Ecritures, à la contemplation, à la prédication aussi. Son monastère lui demande d'être un maître en exégèse en même temps qu'il est un maître de la vie spirituelle. Nommé prieur à Font-Avellane, il est en relation avec les grands monastères de son époque, comme Cluny ou le Mont-Cassin. L'Eglise connaît une période difficile où bien des clercs, prêtres et moines, mènent une vie débauchée, en tous cas relâchée. En 1057, il est nommé cardinal-évêque d'Ostie et chargé de mission à Milan, Cluny, Francfort … Il soutient les papes dans leur action réformatrice, mais Léon IX est obligé de le tenir à l'écart à cause de bien des évêques. Plus tard, les papes suivant lui donneront d'importantes missions officielles de conciliation et de réforme. Ses écrits spirituels, ouvrages, lettres et sermons ont fait de lui un docteur de l'Eglise.


22 février - Bse Isabelle de France:

Vierge. Ce n'est pas une princesse de légende. Nous avons d'elle le portrait vivant qu'a écrit l'une de ses dames d'honneur, Agnès d'Harcourt, qui deviendra par la suite abbesse de Longchamp. Dès son plus jeune âge, cette soeur du roi saint Louis fut attirée par les choses célestes. Elle était gracieuse et belle, en sa jeunesse, mais de santé chétive. Près de sa mère, elle tint son rang au palais royal, mais passait beaucoup de temps avec les pauvres. Elle réussit à ne point se laisser marier à Conrad, le fils de l'empereur Frédéric II, malgré les instances du pape. Après la mort de Blanche de Castille, elle résolut de vivre à l'écart du monde et passa le reste de sa vie dans une petite maisonnette, près du couvent de Longchamp qu'elle avait bâti à Paris pour les clarisses et qu'elle consacra à « l'Humilité de Notre-Dame ». Elle y mena une vie d'austérité et de prière, sans prononcer pour autant des voeux de religion. 


23 février - Saint Polycarpe:

Evêque et martyr. Dans sa jeunesse, il connut l'apôtre saint Jean dont il est devenu le disciple. Evêque de Smyrne, il transmettra la tradition johannique au jeune Irénée, le futur évêque de Lyon. Lorsqu'éclate la persécution commandée par Marc-Aurèle, l'empereur philosophe, saint Polycarpe est très âgé. Il est plein de noblesse devant le proconsul : « Voilà bientôt quatre-vingt-six ans que je sers le Christ, et il ne m'a fait aucun mal. Comment pourrais-je outrager mon roi et mon sauveur ? » Il est alors brûlé vif, « comme un pain dans le four » selon son expression.


24 février - Saint Ethelbert:

Confesseur. Il fut le premier roi chrétien du Kent. Il était marié avec Berthe, la fille du roi des Francs. Il écouta avec bienveillance les paroles de saint Augustin de Cantorbéry, un des moines qu'avait envoyés le pape saint Grégoire de Rome. Il se convertit et fut baptisé par saint Augustin de Cantorbéry lui-même qui revenait d'Arles en Provence où il avait reçu la consécration épiscopale. Saint Ethelbert fit bâtir la première cathédrale Saint Paul de Londres, et se fit l'évangélisateur de son peuple.


25 février - Bienheureux Sébastien:

Confesseur. Sébastien d'Apparizio était né en Galice, d'abord berger, puis placé comme domestique chez une riche veuve. Quand elle lui fit des avances contraires à la vertu, il s'enfuit et s'embarqua pour le Mexique. Il est entreprenant comme tant de colons de cette époque. Il se lance dans la culture, le transport des marchandises, l'ouverture des routes. Il rend ainsi grand service à la région. Mais il n'oublie pas les pauvres et il consacre sa fortune à soulager les malheureux. A 70 ans, il entre chez les Frères Mineurs (franciscains) de Mexico. Pendant vingt-six ans, vieillard, il exercera humblement l'emploi de quêteur.


26 février - Saint Porphyre:

Evêque et confesseur. Originaire de Thessalonique, il se rend en Egypte où, durant cinq ans, il mène une austère vie d'ermite dans le désert de Scété. Il vient alors en Palestine dans le désert, et, miné par une tumeur au foie, il s'en va à Jérusalem pour y mourir. Nous connaissons alors quelle fut sa vie par un moine, Marc le Diacre, qui nous en donna quelques aperçus. Mais Dieu en voulait autrement. Porphyre reçoit la vision du Christ crucifié avec le bon larron et il retrouve la santé. Ne voulant pas quitter la ville sainte où se trouve la croix, il devient cordonnier pour gagner sa vie. Ordonné prêtre, il obtient d'être l'un des gardiens de la vraie croix et peu de temps après, il est choisi comme évêque de Gaza où sa charité et ses dons de thaumaturge transforment la ville païenne en une ville chrétienne.


27 février - Saint Léandre:

Envoyé en mission à Constantinople par le roi wisigoth Herménégilde, il y rencontrera le futur pape saint Grégoire le Grand. Une amitié profonde et durable les unit désormais, comme en témoigne le courrier qu'ils échangèrent et qui est conservé. Devenu archevêque de Séville, il uniformisa la liturgie espagnole, jetant les fondements de ce qui deviendra la liturgie mozarabe. Par sa patience et son souci apostolique, il ramena les Wisigoths à l'unité de l'Eglise. Il fonda l'école épiscopale de Séville qui eut un grand rayonnement durant plusieurs siècles. L'Eglise d'Espagne le vénère à l'égal d'un Docteur de l'Eglise.


28 février - Saints Romain et Lupicin:

Confesseurs. Deux frères dont les cheminements spirituels et le caractère étaient fort différents, mais bien complémentaires. Plutôt que de s'opposer, ils mirent en commun cette différence, pour se rejoindre dans un même service de Dieu. Romain avait trente-cinq ans lorsqu'il quitta son Bugey natal, n'emportant avec lui que « La vie des Pères du Désert ». Il se mit en route vers l'Est, traversa de grandes forêts et finit par atteindre la Bienne. Il venait de trouver ce qui lui convenait : de la terre labourable, une fontaine, des arbres et du silence. Il vécut là quelques années comme s'il était dans le désert égyptien de la Thébaïde. Puis des disciples vinrent à lui, si nombreux qu'il dut leur bâtir deux monastères distants de 3 kilomètres l'un de l'autre : Condat qui deviendra la ville de Saint-Claude, et Leucone qui deviendra Saint-Lupicin. Son frère en effet vint le rejoindre, mais attendit son veuvage. Romain garda la direction de Condat et confia Leucone à Lupicin. Romain était indulgent, doux et patient, Lupicin, sévère et intransigeant. Cela composait un heureux mélange. Quand le relâchement s'introduisait à Condat, Lupicin reprenait les choses en main et rétablissait la discipline. Quand les moines de Leucone commençaient à se décourager de trop de rigueur, Romain devenait leur supérieur, les faisant dormir et manger davantage, leur rendant bonne humeur et santé. La gloire de Dieu, dans les deux cas, y trouvait son compte. 


Sources : http://har22201.blogspot.ca/2012/03/sainte-francoise-romaine.html et http://eglise.catholique.fr et https://fr.wikipedia.org