Fêtes catholique du mois de juillet

 

1 juillet - Saint Thierry:

Fils du seigneur Marcard, un seigneur qui était aussi un bandit de grand chemin. Mais le fils du seigneur devait être marié, et c'est le jour de son mariage que Thierry se rendit compte qu'il avait la vocation religieuse. Sa femme ne voulut rien entendre de cette décision d'entrer au couvent. Ils consultèrent saint Rémi qui défit ce mariage non consommé. Il garda Thierry comme clerc et l'épouse revint dans sa famille. Dans la suite, il fonda le monastère du Mont d'Or près de Reims. Thierry en fut le premier abbé et eut la joie de voir son père qui s'était converti le rejoindre dans la vie monastique.


2 juillet - St Othon de Bamberg:

Il est né en Souabe, au sud-ouest de la Bavière. Il devint prêtre très jeune et fut choisi comme chapelain par la duchesse Sophie de Pologne. A 42 ans, il est nommé évêque de Bamberg, en Bavière, par l'empereur germanique Henri IV. La querelle des investitures devait empoisonner sa vie d'évêque. Empereurs germaniques et papes se disputent en effet l'investiture et l'obéissance des évêques. Vassal de l'empereur d'Allemagne en tant qu'évêque de Bamberg, Othon, pour la même raison, est dépendant du pape : comment vivre cette double fidélité ? Il s'emploie à jouer les conciliateurs entre empereurs d'Allemagne (Henri IV puis Henri V) et les papes (Silvestre IV, Gélase II, Grégoire VIII et Callixte II). C'est en 1122 que le Concordat de Worms, mettant fin à la querelle des investitures, ramène un peu de paix dans sa carrière épiscopale. Le repos est de courte durée. En 1123, on l'envoie évangéliser la Poméranie, région polonaise sur la Baltique. Il en devient l'apôtre reconnu. Grâce à son dynamisme et à sa foi communicative, 20 000 païens demandent le baptême. Pour soutenir cette nouvelle communauté, il multiplie églises et monastères. A 60 ans, il avait gardé l'enthousiasme de sa jeunesse.


3 juillet - Saint Thomas:

Thomas appelé Didyme (le Jumeau) fait partie du petit groupe de ces disciples que Jésus a choisis, dès les premiers jours de sa vie publique, pour en faire ses apôtres. Il est « l'un des Douze » comme le précise saint Jean (Jean 21, 24). Le même Jean nous rapporte plusieurs interventions de Thomas, qui nous révèlent son caractère. Lorsque Jésus s'apprête à partir pour Béthanie au moment de la mort de Lazare, il y a danger et les disciples le lui rappellent : « Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider. » Thomas dit alors aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui. » Dans cette parole est préfiguré le martyre futur de celui qui, dès le début, a donné sa vie à Jésus. Lors du dernier repas, lorsque Jésus annonce son départ, c'est Thomas, la gorge nouée sans doute, qui pose la question : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment saurions-nous le chemin ? » – « Je suis le chemin, la vérité et la vie », répond Jésus. Mais, c'est à ses questions et à ses doutes que Thomas doit sa célébrité. Le voici qui revient d'on ne sait où. Les autres apôtres lui déclarent : « Nous avons vu le Seigneur ! » – « Si je ne vois pas dans les mains la marque des clous, si je ne mets pas ma main dans son côté, non, je ne croirai pas. » Pour la postérité, il a reçu le qualificatif d'incrédule. C'est grâce à cette incrédulité, à cet esprit scientifique pourrait-on dire, qui ne croit que ce qu'il a vérifié, que nous devons la certitude qui nous habite. On oublie souvent que Thomas est surtout le premier qui, devant le mystère des plaies du Christ, a donné à Jésus son véritable titre : « Mon Seigneur et mon Dieu. »


4 juillet - Ste Elisabeth du Portugal:

Fille du roi Pierre d'Aragon, elle épousa à douze ans le roi Denys du Portugal qui régna trente-six ans, laissant le souvenir d'un bon souverain et d'un trouvère talentueux et célèbre. Trouvant sa consolation dans l'amour divin, sainte Elisabeth ne tint jamais rigueur à son mari d'avoir des maîtresses. Elle éleva leurs enfants comme si c'était les siens. Elle resta une épouse discrète et attentive et fut une reine excellente, ne sortant de l'ombre que lorsque son mari le désirait. Elle s'efforçait de le faire aimer de ses sujets. Par deux fois, elle le réconcilia avec son fils Alphonse qui avait pris les armes contre son père. Dès que Denys fut mort, elle entra chez les clarisses de Coïmbra, au centre du Portugal.


5 juillet - St Antoine Marie Zaccaria:

Depuis longtemps, l'Eglise avait besoin de réforme. Luther venait de faire la sienne. Ce fut pour cela que le concile de Trente eut lieu. Antoine-Marie était né à Crémone et fut d'abord médecin, mais il ne pouvait en rester là. Il fonda la congrégation des Barnabites, du nom de leur église à Milan, préparant ainsi un ordre religieux prêt à vivre la Réforme catholique tant attendue.


6 juillet - Ste Marietta Goretti:

Elle avait douze ans quand elle préféra mourir pour le Christ, plutôt que de pécher. Marietta est née au village de Corinaldo en Italie, dans un univers frappé de plein fouet par la crise économique. Elle est l'aînée de six enfants et, de ce fait, reçoit très jeune de lourdes responsabilités. Elle les assume avec sérénité et piété afin de permettre à ses parents d'assurer la subsistance de la famille. Malgré l'exil dans une métairie des marais Pontins, la mort précoce du père et une promiscuité difficile, Marietta, à 12 ans, rayonne par sa vie intérieure. Toute à l'ardeur de sa première communion, elle subit le harcèlement du jeune Alessandro Serenelli qui vit sous le même toit et veut abuser d'elle. Elle résiste. Le garçon insiste. Le 5 juillet 1902, il s'est armé d'un couteau. Marietta ne cède pas : « C'est un péché, Alessandro ! ». Le garçon perd la tête. Frappée de quatorze coups de couteau, Marietta mourra le lendemain dans de grandes souffrances, en ayant pardonné à son meurtrier. Alessandro se convertira en prison. Quarante-cinq ans après la mort de Marietta, il assistera à son procès de béatification, avant de finir ses jours comme jardinier dans un monastère franciscain.


7 juillet - Saints Ralph et Roger:

Ralph ou Raoul et saint Roger Dickenson, martyrs. Il restait à peine cent mille catholiques en Grande-Bretagne quand la reine Elisabeth, fille d'Henri VIII, créa « l'inquisition anglaise ». Les catholiques ne pouvaient ni sortir de leur village ni assister à une messe romaine sans payer une forte amende et, pour les prêtres, sans encourir la peine de mort. Ralph Milner était un laboureur illettré et Roger Dickenson un prêtre. Ralph, arrêté pour avoir entendu la messe, ne pouvait payer l'amende. Il fut jeté en prison et, comme il avait aidé le prêtre, ils furent tous deux pendus côte à côte.


8 juillet - St Procope d'Antioche:

Procope est né à Jérusalem. Dès sa jeunesse, nous dit-on, il se consacra à Dieu, vivant de pain et d'eau et méditant les Saintes Ecritures. Il va se fixer à Scythopolis où il s'agrège au clergé de la ville comme lecteur, interprète de syriaque et exorciste. Arrive la persécution ordonnée contre les chrétiens par l'empereur romain Dioclétien. Il refuse de sacrifier aux idoles. Bon bougre, le gouverneur, à la place de l'encens, se contenterait de libations partagées avec Procope, en l'honneur des quatre empereurs qui alors gouvernaient l'empire. Procope refuse également en citant avec humour une parole du poète Homère : « Il n'est pas bon qu'il y ait plusieurs chefs. Qu'il y ait donc un seul chef, un seul roi. » Et il ajouta : « Le Christ. » Il fut décapité.


9 juillet - Saintes Martyres d'Orange:

Sous la Révolution française furent arrêtées et rassemblées à la prison d'Orange, cinquante-deux religieuses du Vaucluse et de la région d'Avignon, accusées « d'avoir voulu détruire la République par le fanatisme et la superstition ». Ce qu'elles vécurent le jour de leur mort existe dans les archives : « 5 heures : lever et méditation, prières de la messe – 7h : déjeuner – 8h : litanies des saints et autres prières – 9h : plusieurs sont convoquées au tribunal et elles se disent un joyeux adieu. Celles qui restent prient pour celles qui partent et méditent un chemin de croix. – 18h : le roulement de tambour annonce que les condamnées montent à l'échafaud. Les prisonnières qui restent disent les prières des agonisants. Quand le tambour cesse, elles chantent le « Te Deum ». Aucune n'avait peur ; aucune ne signa le serment qui lui eût épargné la mort. Elles chantent même un hymne dont le refrain est plein d'humour : « Bien loin que la guillotine me cause quelque frayeur, mon Dieu me fait voir en elle un moyen très précieux qui, par une voie nouvelle, me conduit droit aux cieux. » Trente-deux d'entre elles furent décapitées. Les vingt autres furent sauvées par le décret de la Convention qui arrêtait les massacres.


10 juillet - Bienheureux Pacifique:

Troubadour converti par saint François d'Assise qui en fit l'un de ses plus chers compagnons et l'envoya en France. L'empereur lui-même de passage à Rome l'avait couronné « prince des poètes » lors d'une cérémonie au Capitole. Sa vie de troubadour n'était ni un exemple de sainteté, pas même d'honnête vie chrétienne. Il se convertit vers l'âge de cinquante ans en entendant saint François prêcher. En 1217, celui-ci l'envoya à Paris pour y implanter l'Ordre tant étaient grandes la confiance et l'estime du Poverello pour frère Pacifique. De retour en Italie, six ans plus tard, frère Pacifique fut nommé visiteur des soeurs clarisses. Ce fut lui qui donna, en première édition chantée, le « Cantique du soleil » que saint François venait de composer. L'épisode mérite qu'on le conte. Assise était déchirée entre les partisans de l'évêque et ceux du podestat. Au moment où se déroulait une querelle sur la place publique, l'ancien troubadour se mit à chanter : « Loué sois-tu, Seigneur, pour toutes les créatures. » Le podestat écoutait pieusement, et quand il entendit : « Loué sois-tu, Seigneur, pour ceux qui pardonnent et persévèrent dans la paix, car par Toi, ô Très-Haut, ils seront couronnés. » Le podestat alla se jeter aux pieds de l'évêque pour lui demander pardon et l'évêque le releva en disant : »Moi aussi, je te demande pardon. Excuse-moi de mon manque d'humilité. »


11 juillet - Saint Benoît:

C'était un jeune noble de Nursie, en Ombrie. A 15 ans, on l'envoie à Rome faire ses études, accompagné de sa nourrice. Rome est terrible aux âmes pures : tentations charnelles, tentations intellectuelles et politiques. Benoît s'enfuit, car c'est « Dieu seul » qu'il cherche et il ne veut pas courir le risque de le perdre. Il aboutit à une caverne de Subiaco où un ermite accepte de lui servir de guide dans sa quête de Dieu. Benoît y médite de la meilleure façon de vivre pour trouver Dieu. Mais il est difficile de passer inaperçu quand on rayonne de sainteté. Les moines d'un monastère voisin l'invitent à devenir leur père abbé. Bien mal leur en a pris : il veut les sanctifier et les réformer. Ils en sont décontenancés et tentent de l'empoisonner. Il retourne à sa caverne de Subiaco où des disciples mieux intentionnés viennent le rejoindre. Il les organise en prieuré et c'est ainsi que va naître la Règle bénédictine. La jalousie d'un prêtre les en chasse, lui et ses frères, et ils se réfugient au mont Cassin qui deviendra le premier monastère bénédictin. Il y mourra la même année que sa soeur sainte Scholastique. Emportées au Moyen Age d'une manière assez frauduleuse, ses reliques sont désormais sur les bords de la Loire, à Fleury-sur-Loire, devenu Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret).


12 juillet - Saint Michel Maleinos:

Deux nobles époux de Cappadoce se désolaient de ne pas avoir d'enfants. Ils entreprirent un pèlerinage à un sanctuaire marial. Trois enfants leur naquirent, dont une fille, qui sera mère d'un empereur, et un fils, Manuel. Celui-ci, à 12 ans, fut envoyé à Constantinople pour y faire ses études et une brillante carrière. Il était à la cour impériale depuis 6 ans, lorsqu'il assiste à la mort de l'empereur Léon VI. Il s'aperçoit brusquement de la précarité des gloires humaines. Il a 18 ans et s'enfuit clandestinement jusqu'au pied du mont Kyminas, en Bithynie, où un ermite accepte de l'instruire. Il devient moine dans un monastère sur place, sert les tables pendant deux années. A la mort de ses parents, il abandonne tout son héritage à son frère et émigre vers un lieu plus désert pour vivre la solitude. Sa sainteté lui attire de nombreux disciples, au point qu'il doit fonder un monastère, puis le quitte pour revenir au mont Kyminas où les moines, joyeux de le retrouver, l'élisent comme higoumène. Trente ans durant, il dirigera le monastère tout en exerçant une grande influence sur son neveu, Nicéphore Phokas, qui deviendra empereur. Saint Athanase l'Athonite est l'un de ses disciples.


13 juillet - Saint Henri:

Il était le fils du duc de Bavière et, en raison de la mort prématurée de son parent Otton III, il fut couronné empereur germanique. Comme tel, il régna sur l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse, les Pays-Bas et l'Italie du Nord. Il épousa sainte Cunégonde de Luxembourg que nous fêtons le 3 mars. Elle ne pouvait avoir d'enfant. Henri refusa de la répudier, fait inouï à cette époque et dans une société où la stérilité, surtout dans la noblesse, était une cause ordinaire de répudiation. L'une de ses deux préoccupations majeures fut l'unité du Saint Empire romain germanique pour laquelle il dut beaucoup guerroyer. L'autre fut de réformer les habitudes de la papauté, avec l'aide du roi de France, Robert le Pieux, en un siècle qui vit quatorze papes sur vingt-huit être élus sous la seule influence des reines et des femmes. Dans le même temps, il renforça l'influence de l'Eglise sur la société, fonda l'évêché de Bamberg et, oblat bénédictin, il soutint la réforme entreprise par les moines de Cluny. Privé d'héritier, il institua le Christ comme légataire de ses biens. A sa mort, sainte Cunégonde se retira à l'abbaye de Kaffungen qu'elle avait fondée.


14 juillet - St Camille de Lellis:

Cet adolescent italien, orphelin et sans fortune, eut une jeunesse dissipée. Il s'engagea dans l'armée espagnole pour combattre les Turcs. Un jour de malchance, il perd au jeu tout ce qu'il possède. On le renvoie de l'armée. Il fait alors tous les métiers pour aboutir comme homme de service dans un couvent de capucins. Et c'est là qu'il se convertit. Comme il ne fait rien à moitié, il y demande son admission. Mais un ulcère incurable à la jambe lui interdit l'état religieux. Camille entre à l'hôpital Saint-Jacques de Rome pour se faire soigner. Il est si frappé par la détresse des autres malades qu'il s'y engage comme infirmier. L'indifférence de ses collègues vis-à-vis des malades le bouleverse. Il entreprend de réformer tout cela. En prenant soin des malades, ce sont les plaies du Christ qu'il soigne. Sa charité rayonnante lui attire de jeunes disciples. Ces volontaires, qui se réunissent pour prier ensemble et rivalisent de tendresse envers les malades, constituent le noyau initial des Clercs Réguliers des Infirmes que l'on appellera familièrement par la suite les « Camilliens ». La mission de ces nouveaux religieux, pères et frères, est « l'exercice des oeuvres spirituelles et corporelles de miséricorde envers les malades, même atteints de la peste, tant dans les hôpitaux et prisons que dans les maisons privées, partout où il faudra ». Pour mieux établir son Institut, Camille devint prêtre. Partout où se déclare une peste, il accourt ou envoie ses frères. Il finit par mourir d'épuisement à Rome.


15 juillet - Saint Bonaventure:

Avec saint Duns Scot et saint Thomas d'Aquin, il est l'un des trois plus célèbres docteurs de la scolastique. Comme auteur spirituel, il est parmi les grands de tous les temps. Né à Bagnoregio, en Italie, fils de médecin, Jean Fidanza fut guéri d'une grave maladie quand sa mère fit un voeu à saint François qui venait d'être canonisé. On l'envoie étudier les lettres et les arts à l'université de Paris. C'est là que, impressionné par l'exemple de l'un de ses maîtres, il entre chez les Frères mineurs, à 22 ans, prenant le nom de Bonaventure. Il gravit sans peine le cursus des études théologiques et commence à enseigner en 1254. En 1257, il est élu ministre général de l'Ordre et se met à parcourir l'Europe. Il a fort à faire pour maintenir l'unité de cet Ordre devenu si grand, car il n'est pas simple de faire suivre à 35 000 frères la règle de vie élaborée par saint François pour quelques disciples. Des aménagements s'imposent. Mais il sait allier la fermeté dans l'autorité et la compréhension à l'égard de tous ses frères, tout en demeurant d'une affectueuse humilité avec tous. En plus de sa charge, il mène de front une vie de prédicateur, d'enseignant et d'écrivain. Il se voit confier par le pape des missions diplomatiques, en particulier pour le rapprochement avec l'Eglise grecque. En 1273, le pape Grégoire X le crée cardinal et le charge de préparer un second concile de Lyon. C'est dans cette ville que frère Bonaventure meurt en plein concile. Le Pape Sixte-Quint en a fait un docteur de l'Eglise en 1587.


16 juillet - Ste Marie Madeleine Postel:

Elle naquit en 1756 à Barfleur, en Normandie. Après ses études chez les bénédictines de Valognes, elle ouvre une école en 1774. Les élèves affluent dans son pensionnat. Pendant la Révolution, elle aide les prêtres et organise des messes clandestinement. Elle-même se voit autorisée à distribuer la communion aux malades. Fondatrice en 1807, de la Congrégation des Soeurs des Ecoles chrétiennes, elle ouvrit un pensionnat à Cherbourg pour l'éducation des jeunes filles. Celui-ci devint le premier de nombreux autres qui furent à l'origine de générations de jeunes filles chrétiennes convaincues et militantes. 


17 juillet - Bses Carmélites de Compiègne:

Lorsqu'éclate la Révolution française, en 1789, la communauté du carmel de Compiègne compte 21 religieuses. 16 monteront sur l'échafaud. Conformément au décret du 13 février 1790 qui supprime les Ordres religieux contemplatifs, chaque carmélite est invitée à déclarer si son intention est de sortir de son monastère. Toutes affirment « vouloir vivre et mourir dans cette sainte maison ». En 1792, la Mère prieure leur propose « un acte de consécration par lequel la communauté s'offrirait en holocauste pour que la paix divine, que le Fils de Dieu était venu apporter au monde, fût rendue à l'Eglise et à l'Etat ». Le 14 septembre 1792, elles sont expulsées de leur couvent. Chaque jour, elles prononcent l'acte d'offrande. Le 23 juin 1794, au temps de la Grande Terreur, elles sont arrêtées. Jugées et condamnées à mort le 17 juillet, elles sont guillotinées le soir même, sur la place de la Nation, à Paris. Leurs corps furent enterrés au cimetière de Picpus dans une fosse commune, où ils se trouvent encore dans le jardin des religieuses. 


18 juillet - Saint Arnoul:

ou Arnulf. Evêque de Metz. Il était de bonne noblesse au royaume d'Austrasie. Il fut d'abord conseiller des souverains mérovingiens Théodebert II et Clotaire II. Il fit un beau mariage, épousant Doda qui lui donna deux fils, Anségisel et Cloud. L'ainé partageait l'idéal pieux et charitable de ses parents. Il accepta de renoncer à une part de son héritage en faveur des pauvres. Il reçut au centuple, puisqu'un de ses descendants devint empereur sous le nom de Charlemagne. Lorsque Clotaire II nomma Arnoul évêque de Metz, Doda entra au couvent puisqu'un évêque ne peut être marié. L'évêque reçut comme charge complémentaire l'éducation du jeune prince Dagobert. A la mort de Clotaire, Arnoul se démet de ses fonctions épiscopales et réalise un rêve ancien : rejoindre son ami saint Romaric, fondateur du monastère de Remiremont (Romarici Mons) selon la Règle de saint Colomban. Il finira ses jours en ermite, non loin du monastère, priant et servant les lépreux qu'il accueille dans son ermitage.


19 juillet - Sainte Macrine:

Macrine est la fille aînée d'une étonnante famille de saints qui donna à l'Eglise saint Basile de Césarée et saint Grégoire de Nysse. Bien éduquée par une mère qui refuse de la laisser à une nourrice, malgré les usages de l'époque, Macrine apprend à lire dans le psautier qui accompagne tous les moments de sa vie quotidienne, tandis que sa main tient le fuseau. A douze ans, elle est l'objet de nombreuses demandes en mariage. Mais l'enfant choisit de se consacrer à Dieu et de vivre auprès de sa mère devenue veuve. La mort prématurée du fiancé choisi par son père évite à Macrine bien des problèmes de conscience. Macrine devient l'âme du foyer. Sa mère se repose entièrement sur elle. La maison familiale se transforme en petit monastère mêlant contemplation, hospitalité et bienfaisance. Basile et Grégoire reconnaîtront que l'influence de leur grande soeur fut pour beaucoup dans leur vocation au service de l'Eglise. Grégoire assista aux derniers instants de sa soeur, terrassée par la maladie mais pas anéantie. Ces derniers instants furent en effet une méditation à deux sur la résurrection, ce qui nous a valu de la part de l'évêque de Nysse, outre la vie de sainte Macrine, le grand dialogue « Sur l'âme et la résurrection ».


20 juillet - Saint Elie:

Le prophète Elie, de Tishbé en Galaad, défend les droits de Dieu devant Achab, roi impie d'Israël. Il annonce la sécheresse pour prix des péchés du roi, et, sur l'ordre de Dieu, se cache au torrent de Kérit dans la solitude, trois années durant. Là, il se tient en présence de Yahvé ; il boit au torrent et les corbeaux lui portent sa nourriture. Epris de contemplation et brûlant de zèle, il combat pour le culte du Dieu unique : « C'est Yahvé qui est Dieu ! » affirme-t-il avec force devant le peuple, dans le défi qu'il porte aux prêtres de Baal sur le mont Carmel. Et Dieu envoie le feu consumer l'holocauste sur le bûcher mouillé. Il annonce la fin de la sécheresse et, tandis qu'il est en prière au sommet du Carmel, une petite nuée se lève de la mer. Voici la pluie bienfaisante. Il fuit la colère de la reine Jézabel pour sauver sa vie. Fortifié par une nourriture mystérieuse, il marche jusqu'à l'Horeb, la montagne de Dieu. Il y est gratifié d'une haute expérience spirituelle intérieure. Sur la parole de Dieu, il retourne pour oindre Elisée comme prophète à sa place. Il est emporté au ciel sur un char de feu. 


21 juillet - Saint Victor:

C'est aujourd'hui qu'est célébré à Paris saint Victor de Marseille, en raison de l'abbaye qui fut, pendant des siècles, l'un des plus importants centres monastiques et universitaires de Paris. Son culte est très ancien puisqu'on construisit en 415, à Marseille, un monastère portant son nom. Il aurait été un brillant officier, mais il refusa de trahir le Christ. Arrêté, il fut traîné sur le dos par les rues de la ville, afin de permettre à la populace de l'accabler d'outrages grossiers et de coups. Reconduit à la prison, il convertit ses gardiens, Longin, Alexandre et Félicien. Ils furent tous trois décapités, et saint Victor fut broyé sous une meule à l'entrée des bains publics. 


22 juillet - Ste Marie-Madeleine:

Outre Marie, mère de Jésus, les évangiles nous parlent de plusieurs Marie. Nous fêtons aujourd'hui Marie de Magdala, Marie-Madeleine, dont Jésus avait chassé sept démons. Depuis, elle le suivait partout où il allait, faisant partie de ce groupe de femmes qui servaient le Maître et les apôtres. Lors du crucifiement, elle se tient à distance, mais, après la descente de croix, elle suit Joseph d'Arimathie, remarque ce qui se passe et reviendra, avec une autre Marie, au matin de Pâques pour les rites de sépulture. C'est elle qui, la première, recevra la révélation du Christ ressuscité quand le jardinier se fait reconnaître. « Rabbouni, Maître », c'est son acte de foi. Le culte de Marie-Madeleine connut un grand développement en France à la Sainte Baume, dans le sud de la France, et surtout à Vézelay. 


23 juillet - Ste Brigitte de Suède:

fixer à Rome à la mort de son mari. Sa fille sainte Catherine la rejoignit l'année suivante et elles vécurent désormais ensemble. Favorisée de grâces extraordinaires, elle suivait à la lettre le saint Evangile, pratiquant la pauvreté, mendiant même sous le porche des églises afin de récolter le mépris des passants. A une princesse romaine qui lui reprochait de ne pas savoir garder son rang, elle répondit : « Jésus s'est abaissé sans avoir eu votre autorisation. » Les papes s'étaient alors réfugiés en Avignon. Elle les harcelait pour qu'ils reviennent à Rome. Au début de 1372, elle partit pour la Terre Sainte avec une escorte armée. Ce furent les quinze mois les plus beaux de sa vie, disait-elle. Elle avait fondé l'ordre des Brigittines qui existe encore en Suède sur les bords du lac de Vadstena. 


24 juillet - Saints Boris et Gleb:

Vladimir, le prince de Kiev, avait deux fils, Sviatopolk et Iaroslav, lorsqu'il épousa la princesse byzantine Anne. Le baptême de leurs sujets et du prince fut un des fruits de ce mariage. La naissance de Gleb, puis de Boris quelques années plus tard, en fut le second fruit. Vladimir avait désigné ces deux jeunes princes comme ses héritiers, ce qui ne fut pas du goût des deux autres, en particulier Sviatopolk qui entra en guerre contre ses deux demi-frères. Boris et Gleb refusèrent de se défendre pour ne pas verser le sang. Ils furent assassinés à l'âge de 20 ans et de 15 ans. Leur autre demi-frère les vengea et, devenu prince de Kiev, promut leur culte. La piété russe s'attacha à la figure de ces deux jeunes princes et en fit les symboles de la souffrance innocente à l'image de l'immolation du Christ.


25 juillet - St Jacques le Majeur:

St Jacques le Majeur était fils de Zébédée et frère de saint Jean. Ils étaient pêcheurs sur le lac de Tibériade, compagnons de Simon et d'André. Ils étaient dans la barque de leur père et réparaient les filets quand Jésus, passant sur le rivage, leur dit : « Suivez-moi. » Ils le suivirent. Avec Pierre, Jacques et Jean seront les plus proches des apôtres de Jésus. Ils sont à la Transfiguration, ils entrent auprès de la petite fille de Jaïre, ils seront au jardin des Oliviers. Jacques, comme Jean, désire la première place auprès du Maître (Marc 10, 37). Il y gagnera l'annonce de son martyre : « Ma coupe, vous la boirez. » De même quand il veut faire tomber le feu du ciel sur un village inhospitalier, ce fils du tonnerre s'attire une réprimande. Jésus ne ménage pas ceux à qui il accorde sa confiance privilégiée. Jacques but la coupe du Seigneur en l'an 43, lors de la persécution d'Hérode. Etienne avait eu la place de premier martyr. Jacques le suivit de peu. A la fin du 7ème siècle, une tradition fit de Jacques l'évangélisateur de l'Espagne, avant sa mort ou par ses reliques. Son corps aurait été découvert dans un champ grâce à une étoile : le campus stellae, devenu Compostelle. Après Jérusalem et Rome, ce fut le lieu d'un des plus célèbres pèlerinages de la chrétienté, au Moyen Age et de nos jours encore.


26 juillet - Ste Anne et saint Joachim:

La Vierge Marie est présentée dans les évangiles comme une jeune fille de Nazareth, fiancée de Joseph dont les ascendants sont longuement énumérés dans la généalogie du Seigneur. Mais dans les quatre évangiles, qui sont entièrement tournés vers la Bonne Nouvelle du Christ, dans sa vie, ses paroles et sa Résurrection, nulle mention de sa famille à elle, sans doute fixée aussi à Nazareth. La tradition, dès les premiers siècles, appellent les parents de la Vierge Marie, Joachim (« Dieu accorde ») et Anne (« La gracieuse »). L'imagination des auteurs des évangiles apocryphes en fait un couple discret mais bien réel, car il a su accueillir, éduquer Marie et l'éveiller dans la grâce toute spéciale qui était la sienne, et qu'ils ignoraient. Le culte de sainte Anne apparaît dès le 6ème siècle dans certaines liturgies orientales, et au 8ème siècle dans les liturgies d'Occident. Son culte est généralisé avant la fin du 14ème siècle. Sainte Anne est souvent représentée apprenant à lire à sa fille dans le texte de la Bible. Une icône russe, image gracieuse de l'amour conjugal, immortalise le baiser qu'ils se donnèrent lorsqu'ils apprirent la naissance de Marie. C'est ainsi qu'ils ont participé au mystère de l'Incarnation. La Bretagne, à la suite de la découverte d'une statue miraculeuse, non loin de Sainte-Anne d'Auray, en a fait sa « patronne ». Les marins par le fait même l'ont choisie comme protectrice. 


27 juillet - Sainte Nathalie:

Si dure était alors la persécution musulmane à Cordoue que beaucoup de chrétiens devaient feindre de devenir musulmans s'ils voulaient garder la vie sauve. C'était ainsi pour Aurèle et sa femme Nathalie ainsi que pour leurs cousins Félix et sa femme Liliose. Or un jour, ils rencontrèrent un chrétien, juché sur un âne, le visage tourné vers la queue de la bête. Il avait été mis à nu et les deux bourreaux qui l'escortaient le fouettaient jusqu'au sang tandis qu'un crieur public dénonçait ses crimes religieux et que les passants le tournaient en ridicule. Aurèle et Nathalie, dès lors, cessèrent de feindre et pratiquèrent ouvertement leur foi. Nathalie et Liliose parurent dans les rues sans le voile que les femmes devaient porter sur leur visage selon les obligations musulmanes. Un moine quêteur, saint Georges, fut, comme eux, arrêté et tous cinq furent décapités.


28 juillet - Saint Samson:

Gallois qui s'en fut en Irlande pour s'initier aux méthodes missionnaires de saint Patrick, puis vint en Bretagne armoricaine. Il évangélisa les populations jusque sur les bords de la Seine. D'ailleurs il est mentionné au concile de Paris en 557. Il fonda les monastères de Pental et de Dol-de-Bretagne. Seize communes portent son nom. 


29 juillet - Sainte Marthe:

A Béthanie, non loin de Jérusalem, vivaient Marthe, Marie et leur frère Lazare. Jésus aimait à se reposer dans leur maison. Qu'il devait faire bon puisqu'il s'y sentait bien, nous pourrions même dire détendu et paisible. Honneur donc à la maîtresse de maison, sainte Marthe. Mais elle est toujours affairée et elle reproche à sa soeur de ne pas l'aider. Le Maître ne lui en fait pas grief. Il lui demande seulement de rester calme et de donner à chaque chose sa valeur : « Marthe, Marthe, tu t'agites, tu t'inquiètes pour beaucoup de choses… » Ce n'est pas l'activité que Jésus condamne, (que s'en consolent les maîtresses de maison), mais l'activisme, l'agitation. Il vaut mieux recevoir dans la paix du cœur que de voir la maîtresse de maison sans cesse à la cuisine, venir en éclair à la table, abandonner son hôte et repartir pour que la salade soit au point. L'essentiel c'est la convivialité, avec un équilibre des réalités. Marthe d'ailleurs n'en manque pas, car lorsque Marie ne sait que pleurer devant le tombeau de son frère, Marthe est confiante : « Je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, il te l'accordera. » La réponse ne se fait pas attendre : « Je suis la Résurrection et la Vie. » Une belle légende dit que Jésus lui-même est venu l'accueillir à la porte du paradis. 


30 juillet - St Pierre Chrysologue:

Ravenne était alors la résidence des empereurs d'Occident. L'évêque Ursus étant mort, le pape choisit pour lui succéder un simple diacre d'Imola, ville voisine : Pierre. On raconte que ce choix fut guidé par saint Pierre lui-même et saint Apollinaire, premier évêque de Ravenne. Il était éloquent, d'où son surnom. Nous pouvons le constater par les sermons qui nous restent de lui et dont l'une des qualités, et sans doute la meilleure quand ils sont riches de spiritualité : la brièveté. Lorsque saint Germain l'Auxerrois se rendit à Ravenne, en 418, pour plaider devant l'empereur la cause de l'Armorique opprimée par son gouverneur, il fut reçu par l'impératrice Galla Placidia et par l'évêque Pierre Chrysologue. C'est là qu'il mourut, assisté par Pierre durant ses derniers instants.


31 juillet - St Ignace de Loyola:

Né en Espagne d'une famille noble, benjamin de treize enfants, Ignace est d'abord page à la cour, puis chevalier rêvant d'exploits. En 1521, les Français assiègent Pampelune. Ignace s'illustre parmi les défenseurs de la ville quand un boulet de canon lui broie la jambe et brise sa carrière. Il rentre au château familial sur un brancard. Ayant épuisé les récits de chevalerie, il entame la vie des saints. C'est la conversion, totale, brutale. Dès qu'il peut marcher, il se rend dans une grotte à Manrèse, non loin de l'abbaye bénédictine de Montserrat. Il y découvrira sa vocation propre : non la contemplation, mais le service de Dieu parmi les hommes. C'est là qu'il rédige ses « Exercices spirituels » où il consigne ses expériences spirituelles. Après un pèlerinage en Terre sainte, il commence ses études de théologie à Paris. Il partage sa chambre avec un jeune étudiant, saint François-Xavier, et le contact n'est pas toujours facile. Quelque temps plus tard, le 15 août 1534, l'étudiant attardé de 43 ans et ses jeunes amis étudiants font, à Montmartre, le voeu de pauvreté, de chasteté et d'obéissance et fondent ainsi la « Compagnie de Jésus ». Douze ans plus tard, ils feront profession solennelle à Rome « pour la plus grande gloire de Dieu ». A Paris (9, rue Yvonne Le Tac, dans le 18e arrondissement) existe encore la chapelle des vœux, mais elle est désaffectée.


Sources : http://har22201.blogspot.ca/2012/03/sainte-francoise-romaine.html et http://eglise.catholique.fr et https://fr.wikipedia.org